À propos

Bio

Joanie Simard est artiste en arts visuels originaire de Saguenay où elle vit et travaille. Elle a obtenu un baccalauréat en enseignement des arts de l’Université du Québec à Chicoutimi et une maîtrise en arts-création de la même institution. Elle compte à son actif plusieurs expositions individuelles, collectives et implications dans la vie culturelle comme membre de conseils d’administration, d’association et de collectifs de création.

 

Démarche artistique

Dans un monde essoré, marqué par une accélération à grand V, ma pratique artistique vise à explorer des espaces-temps de transition et de ralentissement afin de rendre perceptibles et manifestes des phénomènes intrapersonnels à la conscience du dormeur éveillé. Pour ce faire, la création de sculptures, d’installations et de dessins me permet d’appréhender une multi-pli-cité d’éléments à la fois organiques et factices qui se propagent dans la sphère de la quotidienneté, de jouer avec leurs équivoques, et d’ainsi dégager différentes façons d’habiter.

Mon art tente de créer la ré-organisation d’un univers fragile et éphémère à travers la mise en relation de différentes expériences visuelles et sensorielles. Des représentations de types mandala, fractale et les motifs de la nature deviennent un système d’ordre et de transfiguration du quotidien et du banal. La culture de ces champs assemblés suggère une certaine temporalité en concordance avec une expérience fortement subjective, propice au développement d’une conscience de soi, de l’autre, du monde.

L’intuition et l’expérimentation sont à la source de chacune de mes actions. L’accumulation d’objets usuels colorant mes œuvres témoigne non seulement de ce processus intuitif m’ayant conduit à l’art du dérivatif, mais aussi d’un processus de répétition, d’un mouvement qui, par une approche poétique et sensible, devient méditatif, voire performatif. Les sculptures sont façonnées d’objets du quotidien hybridés à des éléments du vivant. Ce processus exploratoire, mis en relation avec ma fascination envers les échelles de grandeurs visibles et invisibles, féconde des œuvres qui semblent en état transitionnel, entre leur construction et leur déconstruction.

L’imaginaire proposé des univers créés relève enfin d’une approche autoréférentielle, c’est-à-dire dans l’intériorité d’une mémoire projetant des souvenirs, souvenirs qui sont miens et où se confondent le Je du On. Et quand devant l’oubli, on pile ou on face des bribes de pièces jouées, je poursuis la quête d’une mémoire à re-constituer. La symbiose d’éléments d’apparence antinomique me permet alors de dé-peindre des paradoxes qui nous habitent, des reflets d’un habitat oxymore. La culture d’hêtres de‑ vient la trêve d’un quotidien prosaïque et tend à la culture d’une vivace plasticité. Le jeu d’incidences mène à la genèse d’une prolifération poétique, d’un univers immersif invitant à la rêverie, à une évasion, à un retour en soi, à l’entendement des échos de son essence, à son image métissée… enfin à un ensemble de dispositifs mis en œuvre dans le dessein de s’habiter, d’habiter le monde.